Projection-Débat "Hommage à la Catalogne" à l'Utopia en collaboration avec le Centre Ascaso-Durruti

Projection-Débat  "Hommage à la Catalogne" à l'Utopia en collaboration avec le Centre Ascaso-Durruti

Projection du documentaire « Hommage à la Catalogne » au cinéma Utopia

 En présence du réalisateur Frédéric Goldbronn, également directeur de « Vidéadoc », le centre de ressources sur la création cinématographique et audiovisuelle, et d’un.e membre du Centre Ascaso-Durruti, à l’origine de cette projection-débat, à la fois centre de documentation avec un fonds spécialisé sur l’Espagne 1936-1939, et lieu de rencontres et de culture libertaire, ouvert à tou.tes, ayant pour but de diffuser les idéaux anarchistes : 6 rue Henri René (derrière la gare) ; https://ascaso-durruti.info

 « Quelque chose de singulier et de précieux » écrira George Orwell pour décrire l’atmosphère régnante à Barcelone, constellée de symboles « noir et rouge », lorsqu’il y arrive en décembre 1936 et se rend, selon la lettre de recommandation de l’Independant Labour Party dont il est proche, à l’hôtel Falcon, réquisitionné par le POUM, parti marxiste antistalinien, camarade de lutte de l’anarcho-syndicaliste CNT, alors principal syndicat en Espagne, accolé à la FAI, Fédération Anarchiste Ibérique. Journaliste de terrain.

Il s’est décidé à se rendre en Espagne pour écrire quelques articles pour les journaux sur cette formidable expérience révolutionnaire en cours depuis juillet 1936 mais aussi pour se battre, et il sera envoyé sur le front d’Aragon où il faillit perdre la vie.

Le documentaire de Frédéric Goldbronn procède à une subtile mise en perspective mêlant réflexions politiques et morales d’Orwell, dites par la voix de Denis Podalydès, avec de riches archives de l’époque lors des six mois de son séjour jusqu’en juin 1937 : agencement de paroles et d’images qui permet de rendre de façon à la fois sensible et lisible ce moment historique marquant.

C’est une peinture du quotidien que ce soit au sein des unités de production collectivisées à Barcelone ou dans les tranchées sur le front d’Aragon où il faut faire face prosaïquement au froid et à la boue.

Enthousiasmé par cette mise en pratique des idéaux anarchistes, George Orwell est amené par ailleurs à dénoncer les agissements des staliniens du Parti communiste espagnol qui vont saper de l’intérieur la nouvelle société égalitaire qui s’est faite jour, prémices de l’étau totalitaire qui constituera la trame de son ouvrage-testament, « 1984 ».

Il s’en explique dans un article rédigé en 1942, « Réflexions sur la guerre d’Espagne » (« Essais » volume II p 316) : « Pour la première fois, j’ai lu des articles de journaux qui n’avaient aucun rapport avec les faits, ni même l’allure d’un mensonge ordinaire. J’ai vu l’histoire rédigée non pas conformément à ce qui s’était réellement passé, mais à ce qui était censé s’être passé selon les diverses « lignes du Parti ». Ce genre de choses me terrifie parce qu’il me donne l’impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde. » Staline, Trump, même combat !

 

in 8 days
Cinéma Utopia (Montpellier)
5, avenue du Docteur Pezet
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